lundi 23 mai 2011

Siffler en travaillant


"Philippines, Pays du Sourire"


Les typhons passent, les sourires demeurent... C'est réellement ce qui fait le charme et surtout la force des Philippins. Et d'autant plus lorsque l'on découvre ce que cache ce sourire.

Quoi qu'on en dise, les Philippins sont travailleurs. Pourtant effectuant bien souvent un travail harassant et fastidieux, c'est toujours dans la bonne humeur que le père de famille ira gagner ses maigres pesos de la journée. Et même si il en va parfois de sa survie. "Bahala na" comme dit le célèbre dicton philippin. Ce qui peut se traduire par "ainsi va la vie". Mais attention cela ne correspond pas à un état de lassitude ou de passivité. C'est plutôt une façon de dire: je ferais de mon mieux, et Dieu s'occupera du reste. A quoi bon se plaindre puisque de toute façon, tout cela me dépasse. Mieux vaut en rire !

Et c'est donc dans cet état d'esprit que le chauffeur de taxi manillais, par exemple, se lève, un jour sur deux, pour aller enchaîner vingt-quatre heures de conduite. Vingt-quatre longues heures durant lesquelles il tente de lutter contre la fatigue et le sommeil à grandes gorgées de boisson énergisante. Il n'est d'ailleurs pas rare pour le client de voir son chauffeur piquer du nez ou même parfois d'avoir à le secouer pour éviter l'accident. C'est sur le même rythme de vie qu'est calé celui du gardien de résidence par exemple. A cela s'ajoute souvent le fait que celui-ci a laissé sa famille en province pour partir gagner sa vie à la capitale et subvenir aux besoins de ses enfants. Et pourtant c'est toujours avec ce même sourire sincère et radieux qu'il gratifie les habitants de la résidence. Il n'y a pas si longtemps j'ai percé le secret du sourire de Joseph, le gardien de Parkwood où se trouve la maison Enfants du Mékong. Un terrible secret qui n'a cependant jamais réussi à détrôner sa mine radieuse. Joseph vient de Samar, une province particulièrement pauvre des Visayas, où il y a laissé ses deux filles et sa femme. Il n'y retourne qu'une à deux fois par an et partage alors un maigre quatre mètres carrés avec son collègue, ici à Manille. Mais jamais je n'aurais pu me douter qu'en plus de ça, Joseph est atteint d'un cancer et que n'ayant pas les moyens de se soigner, il prie pour qu'on lui accorde quelques années supplémentaires. C'est donc sourire aux lèvres qu'il enchaîne les gardes et envoie tous les mois une partie de son salaire à sa famille.

Les OFW (Overseas Filipino Workers) sont un autre exemple flagrant du courage des travailleurs Philippins. Il s'agit de plus de 9 millions de Philippins partis vivre et travailler à l'étranger. Beaucoup d'entre eux sont de simples aides domestiques, leurs diplômes n'étant pas reconnus à l'étranger, et envoient ainsi chaque mois, un par un, les dollars gagnés, à la famille restée sur le sol philippin. Ils sont considérés comme des héros par beaucoup de leurs compatriotes et je crois qu'ils en ont malheureusement la trempe. Comme ces 15 000 Philippins qui sont prêt à se sacrifier pour garder leur travail en Libye, refusant ainsi le billet de retour offert par leur gouvernement.

Pour terminer sur une note d'humour, voici une petite illustration de comment un Philippin effectue sa tâche d'agent de circulation. De quoi vous redonner le sourire avant de reprendre le travail !


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Est-ce exportable?
Bises
Habertus

A vous de jouer !

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