Cette semaine je pars visiter mon premier programme hors de Manille. Celui-ci est situé sur l'île de Polillo à l'Est de Manille, dans le village de Burdeos. Sur le papier ça semble plutôt simple à rejoindre: 5h de bus pour attraper le premier bateau qui part de Real à 7h du matin. Mais sur le terrain c'est une autre histoire...
Il est 6h30, je monte dans le bateau pour Polillo. Les gens s'entassent, les marchandises aussi, et finalement, à 8h30 le bateau largue les amarres. Ici, quelque soit le moyen de transport, l'heure du départ importe peu. Il faut juste attendre qu'il soit suffisamment plein. L’attente est parfois longue... Après deux heures de traversée, le rivage de l'île se dessine avec son petit embarcadère en bambous :
Reste alors à rejoindre le village de Burdeos en Jeepney par la seule piste qui existe. La Jeepney ici c'est le moyen de transport en commun le plus populaire. A l'origine, ce sont des Jeeps abandonnées par l'armée américaine à l'issue de la seconde guerre mondiale et qui ont été transformées par la suite. Et en général, les philippins ne lésinent pas sur la déco de leur Jeeps : très kitch, des flammes sur les cotés, un gros "God loves you" imprimé sur l'avant, c'est aussi ça les Philippines! Mais revenons à notre piste qui doit m'emmener jusqu'à Burdeos. Une piste qui ressemble par endroit à une simple coulée de boue. Et ce qui devait arriver arriva, la Jeepney, chargée à bloc, s'embourbe gracieusement :
Pas moyen de l'en déloger. Tout le monde descend et deux ou trois personnes, sans grande motivation, tentent quelques manœuvres. Une simple corde est utilisée pour tracter la Jeep à l'aide de celle qui nous précède. La corde saute à chaque tentative. Finalement, tout le monde se met à pousser la Jeep qui finie par repartir 3/4 d'heure plus tard. Et après 1h de route, j'arrive enfin à Burdeos !
C'est dans la librairie de l'école de Mount Carmel que je suis logé. La chambre est assez rudimentaire comme en témoigne la douche (ou plutôt devrais-je dire le seau) :
Au programme, visites des familles parrainées et animation avec les collégiens : quizz, meeting, plantation de cocotiers sur le campus et même petite chouille en mon honneur ! Les habitants de l'île de Pollilo vivent très simplement. Ils se nourrissent d'un peu du produit de leur pêche accompagné de riz ou de coprah qu'ils cultivent. Ci dessous un petit aperçu de mes visites à travers la campagne :
Pour mon dernier jour à Burdeos, les soeurs qui m’accueillent décident de partir sur une petite île pour l'après-midi avec un pic-nic pour le dîner. C'est donc accompagné d'une dizaine d'amis que nous embarquons sur un petit trimaran local. L'île, telle une minuscule oasis de verdure au milieu de l'océan, est connue par les locaux sous le nom de Binonbonan Beach :
Apéro avec l'équipe de choc :
A la nuit tombée, nous quittons l'île. Bien sûr pas de lumière dans la bateau ni de phare sur la côte pour nous guider. Le barreur semble se diriger à l'aide des points lumineux que forment les habitations côtières. Et puis soudain les points s'effacent. "Burn out !", "Burn out !". En effet ici l’électricité ne fonctionne que quelques heures par jour. Et c'est donc à l'aide d'une lampe de poche que s'achève la traversée!
Il est 4h du matin et je quitte l'île de Polillo. L'embarcation file sur les eaux calmes du Pacifique. La pleine lune éclaire notre traversée et les Bee Gees rejouent un de leurs airs sur la chaîne Hifi du bateau...
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